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Regard sur l'Égypte - Avant-propos

   Quoiqu'il n'y ait plus d' "ésotérisme" à proprement parler aujourd'hui, puisque les connaissances appartenant à ce domaine, autrefois tenues sous le boisseau, se sont répandues dans le contexte démocratique en même temps que se sont développés les moyens de communication, il existe encore un schisme entre deux types de savoir : l'un officiel et consensuel, l'autre marginal et controversé. La science moderne, dont les avancées prodigieuses se sont appuyées sur le rationalisme et le matérialisme, ne se reconnaît point comme une dépendance – ce qu’elle est pourtant, qu’elle le veuille ou non - de la Science sacrée, sans laquelle il n'est possible de connaître ni l'Égypte ni quoi que ce soit dans le monde, y compris dans l'Histoire, à commencer par l'Homme lui-même, qui fait les civilisations et l'Histoire ; elle a tendance, cette science profane, à se croire irréfutable sur certains butins et indétrônable dans une position dominante, alors qu'elle n'est qu'une parenthèse provisoire dans le cours ou dans le champ de l'expérience et du savoir humains - un sarment retranché de l'Arbre de Vie, pour qui la juge avec sévérité. Car qu'est-ce que connaître ? On peut connaître la composition chimique d'une orange, sans en connaître le goût...

   Notre propos, dans la limite du présent ouvrage, ne peut comporter une définition complète et encore moins, cela va sans dire, un exposé de la Scientia perennis, même restreinte à ce que nous pouvons en apprendre et en comprendre dans les limites qui nous sont imparties ; mais nous devons dire à tout le moins, dans ces quelques mots d’introduction, qu'elle a pour trait fondamental de servir le progrès spirituel (d'où la préférence que l'on peut accorder à l'adjectif "initiatique" pour la qualifier) et qu'elle veut valider un corpus relatif aux "choses de l'esprit" en satisfaisant aux mêmes critères d'expérimentation et de vérification que ceux en vigueur dans les "sciences de la matière". Pour la désigner en un seul mot, nous l'appellerons "Gnose", en précisant que nous dégageons ce terme de son lien exclusif avec la "gnose alexandrine", laquelle ne fut, au mieux, que l'une des formes locales et provisoires prises par la Doctrine pure et impérissable à travers les expressions qu'en ont données certains de ses "interprètes" (lire ci-contre).

   En nous efforçant d'adopter le point de vue auquel cette Gnose nous conduit, nous avons abordé la question égyptienne où les données qui lui sont apparentées ont occupé depuis toujours une place notoire et où la confrontation demeure assez vive entre les tenants de l'orthodoxie et leurs détracteurs. Bien entendu, l'un des points de dissension concerne la question de savoir si de telles données ont une place légitime dans le domaine concerné ; on verra que des recherches récentes démontrent avec une puissance incoercible que l'égyptologie ne peut pas – ou ne peut plus - se passer de l'égyptosophie.

   L'emploi de l'adjectif "ésotérique" se justifie, donc, afin de qualifier (sans volonté d'exotisme ou d'élitisme) cet essai où il sera question notamment des personnages-clés que sont, à des titres divers, et pour n'en citer que quelques-uns, John Anthony West, Zahi Hawass, Akhénaton, Rudolf Steiner, Omraam Mikhaël Aïvanhov et Edgar Cayce, et de découvertes qui pourraient bouleverser, dans un proche avenir, non pas seulement notre connaissance d’une civilisation antique mais l'Histoire tout entière.

   Quant à notre regard critique, nous ne voudrions pas qu'il aille sans humilité, car nous avons bien conscience du respect et de la gratitude dus aux historiens et aux archéologues dont les opinions nous paraissent parfois contestables, voire inadmissibles, mais sans lesquels notre travail ne serait pas possible.

   Nous n'avons d'autre prétention que de présenter ici un aperçu de divers points qui nous ont paru dignes d'intérêt, et de procéder, en tant qu'autodidacte, à un tour d’horizon succinct, libre et circonspect, depuis la documentation imprimée jusqu’à celle, foisonnante et hétéroclite, que nous offre internet. C'est le livre d'un poète qui pose son regard sur l'Egypte.

                                                                    (Regard sur l'Égypte, pp. 9-11)

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   [1] Nous nous proposons de donner de cette Gnose une définition plus complète, de circonscrire plus exactement son acception et d'en présenter quelques aspects dans nos Réflexions. L'un des textes qui composent ce recueil traite de la transmission – et donc de l'interprétation - de la Doctrine (Cf. Réflexions, "Traducteurs et interprètes").

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