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Dans le Lieu seul situé, extrait

   De si pauvre vertu par moi-même, je suis devenu l'Homme aimant par la vertu de l’Amour divin, et le sang du Christ s'est substitué, dans mes veines, au sang vicié qu'il a fallu purifier jusqu'à son remplacement par ce courant d'or solaire. Dans le Lieu seul situé où j'ai rejoint notre frère, mon auguste aîné, Milosz, en amont du livre dont je fus le concepteur irréductible, dressé sur ma modeste cime, je vois se refléter le Réel dans les lacs de la Philosophie qui stagnent au loin, dans les basses vallées, où les gens pleurent encore pour de sombres motifs. Moi, sans orgueil, tout occupé à ne pas céder au vertige, à cette altitude symbolique, loin des crises et des cris et des crimes, droit comme l'Idéal, je fais précéder chaque acte d'écriture d'une prière et je continue de prier en écrivant. Ni le doute ni la crainte n'ont plus de prise sur mon crâne et mes reins pour m'empêcher de défendre "l'idée de Dieu". Et je me désintéresse, bien sûr, des entreprises ombrageuses auxquelles j'ai fait des concessions dans les temps anciens. Avec le Bouclier de lumière et le Glaive d’amour, avec mon livre-flambeau dans une main et, à mon bras, ma vie renouvelée m'accompagnant comme une épouse, brune de chevelure et à la peau claire, je puis entrer dans le monde et rendre inopérant l’agent de son drame. Tel sera mon engagement poétique, sous la gouverne du Soleil visible et invisible, extérieur et intérieur. 

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