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L'un des trois poèmes en vers figurant à la fin de la deuxième édition d'Une idylle :

Éphèse

 

Dans l'Église de Jean, sous le ciel pur d'Éphèse,

Aux pieds d'une statue de saphir et de braise,

Le cierge du désir brûle d'un feu profond

Dont la flamme répond à la très-sainte attente

De l'Amour absolu et ne s'éteindra point,

Et qui répand en nous la blancheur de l'ivresse

Et la consolation, l'harmonie et l'entente.

La source de Lumière apaise nos besoins ;

La passion se soumet aux lois de la Raison ;

Les maux sont abolis et plus rien ne nous blesse !

Il naît un parfum frais de notre chaste noce,

Qui attire les Anges en montant dans l'éther

Comme volent à Dieu les mots de la prière

Et qui porte la foi, l'espoir et puis la force

De ceux qui ont choisi le chemin le plus beau,

Composé d'un instant et qui va vers le haut.

Notre nuit consacrée, dans la paix, dans l’extase,

S'étendra jusqu'au jour comme une grande phrase

- De celles que l'on dit en pleurant, à genoux -

Et les constellations se pencheront sur nous

Jusqu'à l'aube bénie et chanteront en choeur,

De leurs voix tout unies dans un accord vainqueur,

Quand le Soleil puissant dardera sur le monde

Et sur nos yeux mûris par des douleurs fécondes

Les flèches enflammées du souffle de la Vie :

"Voici venu enfin l'Enfant du Sacrifice,

Le Premier-Né de Dieu, le Saint-Esprit, le Fils,

Le Verbe créateur qui porte l'Infini !"

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